L’absence de neige en vallée d’Aure, la pluie sur les Hautes Pyrénées, et une pression professionnelle croissante en ce début d’année…. Oui, tout jouait contre nous. Notre rando à ski se transformait en rando à pied ; de 9 inscrits initialement nous n’étions plus que 3, mais très motivés. Une lueur d’espoir : une fenêtre météo s’ouvrait sur le cañon de Niscle en Aragon.
Arpenter le cañon depuis Plana Canal, s’approcher du Soum de Ramon nécessitait de dormir en cabane. Il n’en fallait pas plus pour souder l’équipe. Dès la fin de la piste de Plana Canal nous découvrions les conditions réelles : un beau ciel bleu laissant parfois la place à des giboulées de grésil mais du vent, toujours du vent. S’arc bouter sur nos bâtons était souvent la seule solution pour ne pas chuter. Que n’avions nous la souplesse des isards rencontrés et l’élégance des vautours virevoltant dans thermiques.
Atteindre puis revenir vers la cabane devenait parfois un rêve. Par chance celle-ci avait été refaite. Très propre, elle possédait 3 matelas, une table et 3 chaises. Un très vieux poêle et du bois complétaient l’équipement. Il fallait vraiment nous réchauffer. Ainsi après le thé et l’apéro, les magrets mi-cuits- mi fumés ont eu un grand succès. Les pommes de terre à la cendre et les fromages ont été arrosés comme il se doit. Cependant, couchés dès 21h, nous avons eu le temps d’entendre le vent hurler et la tôle du poêle se gondoler à chaque bourrasque…
Le lendemain s’approcher du Soum de Ramon, fraichement poudré, était comme une quête du Graal, ambitieuse et motivante. Oui mais, à moitié transis, nous étions redescendus sur le village de Bestue dès 13h, pour déguster un dernier repas face à la chaine. Enfin à l’abri du vent !
Patrice